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Et trouver un paisible et verdoyant asile
Entouré par des monts couronnés de grands bois,
Qui se réfléchiraient dans une onde tranquille
xxxxxAvec leurs châteaux d’autrefois,

Et prêteraient, l’été, la fraîcheur de leur ombre
Et l’odorant velours de leurs sentiers fleuris,
Aux radieux ébats de mes rêves sans nombre,
xxxxxTantôt solennels et hardis,

Se posant au sommet d’un monde qui s’écroule
Pour méditer la loi d’un immuable sort,
Ou planant sur des flots soulevés par la houle
xxxxxPour guider un navire au port ;

Tantôt, vifs et légers, suivant le météore
Éclos dans les vallons sous l’haleine du soir,
Ou suspendant leur vol à la gaze du store
xxxxxQu’entr’ouvre une main douce à voir ;

Souvent dans l’avenir plongeant un œil avide,
Et, sous ses voiles noirs, cherchant un astre d’or,
Ou fouillant du passé le sépulcre splendide
xxxxxPour en exhumer un trésor,

Et toujours rapportant de leur course infinie,
Sur les traits de la foudre ou sur l’aile des vents,
Quelque grande pensée étroitement unie,
xxxxxHélas ! à des vœux décevants !

J’ai dit que l’amour est absent de l’œuvre du poète. Les stances intitulées Souvenir (1846), où Weustenraad évoque, dans un calme décor d’arrière-été, une douce amitié féminine, n’en ont que plus de prix. Elles portent la dédicace « à madame D. ». Je n’ai rien pu