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qu’il demandera à la nature des inspirations nouvelles :

Promène en liberté tes molles rêveries

Des vallons aux coteaux, des forêts aux prairies ;
Le spectacle des champs rend l’homme fort et doux ;
Il donne à la pensée un élan si vivace !
On sent doubler sa vie et s’élargir l’espace,

Quand l’ombre des cités ne pèse plus sur nous.

Il ira rêver avec elle parmi les ruines et sur les tombeaux,

Interroger les morts qui savent plus peut-être
xxxxxQue nous, pauvre vivants !…

Il s’approchera des enfants, des vieillards, des pauvres, et pratiquera la bienfaisance :

Comme les lampes d’or aux trépieds de porphyre,

Comme les vases saints pleins d’encens et de myrrhe,
Parent le tabernacle et parfument le chœur,
Ainsi, sous l’œil de Dieu, les célestes pensées,
Les nobles actions en secret amassées

Parfument notre vie et parent notre cœur…

Pourquoi tarder davantage ?

Pars donc, comme autrefois, pour ta douce patrie,

Pour tes lacs ombragés par l’arbre des déserts
Qui vit s’épanouir ta verte poésie
xxxxxÀ tous les vents des airs ;
Plonge-toi tout entier dans la vaste nature ;
Elle aima toujours ceux qui l’aiment à leur tour ;
Leur esprit s’agrandit et leur âme s’épure

xxxxxÀ ce céleste amour…