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paroles qui consolent, encouragent et moralisent. Oui, c’est une bonne action que vous avez faite, et j’oublie presque, en vous félicitant comme homme, de dire au poète combien j’ai admiré son talent si ferme et si élevé.

» Si j’avais le plaisir d’être plus avant dans votre intimité, et si je pouvais causer avec vous, d’ami à ami, je vous demanderais comment il se fait que vous qui avez si bien compris la Charité, vous n’ayez pas plus de sympathie politique pour cette partie de la nation où l’esprit de cette charité s’est le plus développé. Tenez, mon cher Weustenraad, on est divisé parce qu’on ignore ; les préjugés, les malentendus nous séparent. Si nous pouvions, vous et moi, faire ensemble le tour de la Belgique, examiner en détails, de hameaux en hameaux, ce déploiement admirable de la charité chrétienne qui, dans une certaine langue, a été appelé envahissement, nous tomberions à genoux en rendant grâces et nous nous étonnerions, pour me servir d’une expression de l’Écriture sainte, que le bien soit ainsi appelé mal. Dans nos campagnes, partout où vous voyez un clocher s’élever, il y a un prêtre qui, tous les jours, presque toutes les nuits, va répandre de chaumière en chaumière, et l’aumône et la consolation et l’enseignement moral. C’est presque une phrase banale que j’écris, mais combien de fois, quand j’habitais la campagne et que je voyais le