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les premiers vers du Haut-Fourneau[1], et le souvenir de ses récits de guerre avidement recueillis par l’oreille d’un enfant inspira sans doute mainte strophe des Poésies lyriques où s’évoque l’épopée napoléonienne. En 1805, l’ancien soldat exerçait les fonctions d’avoué près le tribunal de Maestricht. Le digne homme eut seize enfants, dont Théodore fut l’aîné. Une vive affection unissait celui-ci à sa sœur cadette Marguerite, jeune fille intelligente et comme lui éprise de littérature, qui devait être un jour la mère de l’éminent diplomate belge Emile Banning. J’aurai à parler plus loin d’un de ses frères, nommé Antoine, qui, se destinant à la carrière des armes, entra à l’Académie militaire de Bréda.

La langue maternelle de Théodore Weustenraad ne fut pas le français. On peut croire qu’il s’essaya de bonne heure à parler cette langue, d’un grand usage dans la bourgeoisie maestrichtoise[2], mais elle dut pendant longtemps lui être moins familière que le néerlandais. C’est en néerlandais qu’il écrivit ses pre-

  1. C’est ce qui semble résulter de cette variante trouvée dans les brouillons du poète :

    Qui de nous n’a souvent, aux jours de son enfance,
    Après un long récit de quelque grand combat,
    Entendu, l’œil en feu dans un pieux silence,
    Son père, jeune encore et déjà vieux soldat, etc.

  2. Il y a quelques années à peine, le principal journal de Maestricht, le Courrier de la Meuse, était, m’assure-t-on, rédigé en français.