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du cœur : ils doubleront de prix. Qu’elles s’emploient à calmer la haine, à consoler l’affliction, à défendre l’honneur des vierges ! Des bénédictions en retomberont sur leur propre famille.

Faite par leurs mains délicates, l’aumône n’a rien d’humiliant :

Seules vous savez l’art, doux secret de la vie,

De semer sous le chaume un or qui fructifie,
Sans offenser la veuve ou blesser l’orphelin.
Un don offert par vous ne fait rougir personne ;
L’aumône disparaît sous la main qui la donne,

Et le bienfait, plus pur, n’en est que plus divin.

Plus d’une fois, pendant qu’elles accompliront leur tâche sacrée, leurs yeux rencontreront des spectacles de misère, de déchéance, d’infamie même. Qu’elles surmontent leur répugnance ! Elles en seront récompensées par la joie de faire des heureux, joie si profonde et si pure qu’elles donneront ensuite « leur or, leurs diamants, leurs parures, » pour l’éprouver encore.

En faveur des misérables, le poète invoque la loi divine, sans distinction de religion ou d’opinion :

Impérissable loi de la fraternité,

Loi que choisit le Christ pour base de son temple,
Et dont le dogme pur, proclamé comme exemple, (?)

Se résume en deux mots : Amour et Charité.

Le poème s’achève sur une idée assez ingénieuse. Weustenraad cherche à prendre la femme par son