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Où régneront, un jour, sans trouble et sans orages,
Dans un Ordre céleste inconnu de nos sages,
xxxxLa Justice et la Liberté.

Le romantisme de ces beaux vers fera peut-être hausser les épaules ; assurément, nous avons une façon moins noble mais plus pratique d’entendre l’ « expansion belge ». On trouvera plus de sagesse dans les strophes finales du poèmes, qui sont à méditer :

Quand Dieu, dans sa bonté, réunit notre race,

Fonda notre demeure et fixa notre place
Au centre lumineux de trois peuples puissants,
Il voulut nous choisir comme un écho sonore
Pour propager sa voix du couchant à l’aurore,
xxxxTraduite en terrestres accents.

Il nous plaça près d’eux sous sa garde divine,
Marqués du sceau vivant d’une même origine,
Pour réfléchir en nous leurs instincts si divers,
Leur tendre, tour à tour, une main fraternelle,
Et cimenter entre eux une paix éternelle,

xxxxTerme de tant de maux soufferts.

L’auteur fait ici ressortir, de curieuse façon, combien notre situation géographique, au point de contact de trois grandes civilisations, est heureuse et providentielle. Il indique nettement les éléments variés de notre riche personnalité ethnique. Il signale enfin, en dépit de sa phraséologie et de sa religiosité romantiques, la mission pacificatrice que l’avenir ré-