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De palais, d’ateliers, de temples et d’hospices,
Le sol de la naissante et moderne cité !


Marche, combats, triomphe, agrandis tes domaines,
Et fais doubler le pas aux peuples en retard ;
Prodigue-leur à tous, libres ou dans les chaînes,
Les fruits de la Science et les trésors de l’Art ;
Féconde l’union de l’homme et de la terre
Par les bienfaits nouveaux que tu répands sur eux,
Et relève l’esprit en vengeant la matière
De l’insultant oubli d’un passé dédaigneux.


Marche, marche toujours, sans relâche, sans trêve !
Fais tomber les remparts que l’Égoïsme élève
Entre les nations esclaves de la peur :
Affranchis le travail, viens, et réconcilie
L’antique Agriculture et la jeune Industrie
Avec la Liberté, leur mâle et noble sœur ;
Et que le monde entier, abrité sous leur aile,
Retrouve, au sein de Dieu, l’unité fraternelle
Qui doit consolider sa paix et son bonheur !

Le poète est surtout fier que son pays ait été le premier sur le continent à oser adopter l’invention nouvelle. Aux vieilles nations que la guerre et l’anarchie continuent à désoler, il offre en exemple la pacifique et industrieuse Belgique ; à tous ceux qui niaient la viabilité de l’état fondé par les insurgés de 1830, il oppose victorieusement son rapide essor, ses étonnants progrès, son audacieux esprit d’initiative. Un Belge d’aujourd’hui ne peut lire sans intérêt, voire sans émotion, les strophes enthousiastes où Weustenraad, prophète clairvoyant, prédit à sa patrie de magnifiques destinées, dues à son génie industriel autant qu’à la libérale constitution qui la régit. Car le re-