Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ministre de l’intérieur dans le second ministère du roi, déposa en 1833, un projet qu’il défendit chaleureusement, et attacha son nom à la loi votée le 1er mai 1834, qui créait le chemin de fer belge : « Il sera établi dans le Royaume, disait l’article 1er, un système de chemins de fer ayant pour point central Malines et se dirigeant : à l’est, vers la frontière de Prusse, par Louvain, Liège et Verviers ; au nord, par Anvers ; à l’Ouest, sur Ostende, par Termonde, Gand et Bruges, et au midi, sur Bruxelles et vers les frontières de France, par le Hainaut ».

On ne peut dénier la hardiesse et la grandeur à ce programme qui, d’emblée, instaurait chez nous le chemin de fer de circulation internationale et reliait l’Océan au Rhin.

Au reste, il paraît bien que les Belges, en cette entreprise, ne furent pas guidés uniquement par l’intérêt. « Elle avait, dit Thonissen, un caractère d’audace et de grandeur qui flattait à plusieurs titres leur amour-propre. » On faisait généralement peu de cas, en Europe, du petit royaume créé par les révolutionnaires de septembre, et les grandes puissances semblaient l’avoir en particulière défaveur. Le fait est que les troubles, les désordres, les pillages, les scènes d’anarchie dont furent marquées les premières années du nouveau régime, étaient de nature à inspirer des doutes sur sa viabilité. Il semble que les Belges aient voulu confondre les dédains et calmer les inquié-