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rappeler que le royaume des Pays-Bas, formé en 1814 de la réunion des anciens Pays-Bas autrichiens, de la Principauté de Liège et des Provinces-Unies, promettait d’être, tant par sa situation que par l’abondance et la commodité de ses voies fluviales, une puissance commerciale de premier ordre. Or la Révolution de 1830, en rendant les Belges maîtres de leurs destinées, avait eu d’abord pour eux, sous le rapport économique, de fâcheux effets. Ils se trouvaient désormais à la merci des Hollandais, qui commandaient sur la Meuse, le Rhin inférieur, le canal de Maestricht à Bois-le-Duc, l’Escaut, et pouvaient mettre obstacle à la navigation. Il importait donc aux Belges de créer une nouvelle voie de transit, qui conduisît de la frontière allemande à Anvers, ou même à la mer (car les Hollandais étaient maîtres du bas Escaut), et leur permît d’éviter le territoire des Pays-Bas. En particulier, il s’agissait de fournir un dédommagement au port d’Anvers, dont la prospérité se trouvait fort compromise par suite des événements de 1830.

On y songea dès le mois d’octobre 1830, époque du bombardement de cette dernière ville. Les études préliminaires ne traînèrent pas, et, quelques mois plus tard, le 26 juillet 1831, l’exécution d’un « chemin à ornières de fer » était résolue en principe. Divers projets furent successivement présentés, élargissant le plan primitif, et l’entreprise excita, semblet-il, une véritable émulation. Enfin, Charles Rogier,