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pu s’épanouir en chefs-d’œuvre s’ils s’étaient rencontrés avec du talent et de la culture littéraire. Ces derniers éléments firent trop souvent défaut.

La note civique et patriotique, nous l’avons vu, occupe une place restreinte dans les premières poésies françaises de Weustenraad. Elle ne fait qu’apparaître dans les Chants de réveil ; on la retrouve dans trois pièces inégales en valeur et en importance écrites pendant cette période de tâtonnements qui s’étend de 1831 à 1835 environ. C’est vers cette dernière date, en effet, que Weustenraad semble enfin voir clair en lui-même. Désormais ses principales poésies seront l’œuvre d’un patriote et d’un citoyen. Cette évolution, on le voit, se produit à peu près à l’époque où la Revue belge tente de créer chez nous une littérature nationale et engage avec la Revue de Paris d’ardentes polémiques au sujet de notre nationalité.

La Revue belge publia dans une de ses premières livraisons un poème de Weustenraad qui, peu de temps auparavant, avait paru en plaquette[1] sous le titre de Maestricht, élégie. L’auteur dédiait « à tous ses compatriotes exilés ce chant de deuil et de douleur. »

L’œuvre est curieuse, malgré sa forme vieillotte. Le poète maestrichtois, en une pompeuse prosopopée,

  1. Maestricht, élégie. Liège. Morel éditeur, 1834, in-8o de 13 pages et 1 feuillet.