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UN SOIR




L’hiver n’a point touché le val et la forêt :
C’est un pareil silence autour de mon secret,
Et l’Eden est le même, en un plus fier mystère.

Mais, dans ce calme soir, qu’on rêve plein d’aveux,
Un nuage, ô couchant, paré de tous tes feux,
Porte vers les forêts son lent vol solitaire.

O déclins ! J’ai frémi comme devant mon sort.
Tant les bois recevront un rayonnant trésor
En sa chute inconnue aux enfants de la terre !


1890.