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ARRIÈRE-ÉTÉ




Que je voudrais, ton bras appuyé sur le mien,
M’en aller lentement par un parc ancien !
Tu sourirais avec une exquise indolence ;
Tes mots dits à mi-voix auraient, dans le silence,
La grave inflexion de ceux-là que jadis
Une âme virginale et tremblante m’a dits....
Nous irions pas à pas, savourant l’heure brève ;
Après tant d’amoureux nous ferions le beau rêve
Dont les hommes toujours ont bercé leur ennui....
La nuit d’été viendrait, la tiède et calme nuit ;
Et nos cœurs sentiraient, devant son grand mystère,
A quel point, quand on aime, il est doux de se taire.


1897.