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LA CHANSON D'UN PAUVRE



A peine réveillé de mes songes d’hiver,
O plaine, j’ai foulé tes premières rosées ;
J’y promène ce front, clair des baisers de l’air,
Où des lèvres d’enfant semblent s’être posées.

Loin d’un exil sans fin, et fait de tant de nuits!
Ce sont des vents légers qui soufflent de l’aurore.
Que la ville est donc loin de mes yeux éblouis !
Que n’est-elle plus vaine et plus lointaine encore?