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donner complètement le costume national. Qu’ils étaient beaux ces palais que dorait le soleil, alors que paraissant à l’horizon, il décrivait un arc comme les peignes que plantaient les jeunes filles au sommet de leur coiffure ! L’ombre si profonde de leurs toits élevés a fait place à de sombres boîtes en pierre qui étalent leur repoussante blancheur là où jadis les poutres gigantesques fondaient dans la douceur de leurs teintes alanguies sous les lentes caresses des années ! Et vous, dieux protecteurs du Japon, où donc êtes-vous ? Vous aussi sans doute vous inclinez devant les hommes ? Les foudres dont menacent vos prêtres ont-elles avec le temps perdu leur semblant de puissance ? Pour les fils du pays, vous êtes des tyrans, ceux que leur lâcheté abandonnait à vos épouvantes devaient prier sans cesse, leurs vies et leurs pensées toujours tendues vers vous satisfaisaient à peine votre farouche inquiétude, mais les étrangers vous plaisent sans doute : ils sont aussi féroces et capricieux que vous ! Vous préférez