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La sagesse convient à tous, mais en un sens seulement.
Sans la sagesse il ne peut y avoir que des institutions
fausses et des usages erronés ; ainsi la sagesse convient
aux peuples. Mais la sagesse individuelle est le partage
d’un petit nombre ; quand les autres veulent imiter les
sages, ils ne sont que les singes de la philosophie.
Si l’on est de caractère… …vénère avec enthousiasme
(Ibid., 191-195), si on s’y livre avec fanatisme, si
l’on s’avise d’en attendre ce qu’elle ne peut donner (Cf.
thème, Ibid., 196-199), un jour viendra… …elle-
même m’a trompé (Ibid., 199-201). Cet enthousiasme… |

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…la vérité seule. (Ibid., n. 9, 1-5).
Ce malheur individuel… …toute voie de régénération
(Ibid., n. 10, 1-5). Parce que quelques hommes
vulgaires auront bavardé philosophiquement, d’autres
bavards viendront ensuite qui, le front précautionné contre
toute pudeur, oseront dire que la sagesse est le fléau des
nations.
Ainsi jugeant les principes… …abusent de tout
(Ibid., n. 10, 6-9), et ce qu’il y a… …ou des insensés

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(Ibid., n. 10, 10-13), l’on en vient… | …des
générations opprimées ! (Ibid., n. 10, 15-29).
Il est une sagesse… …ni affliger (Ibid., 202) : ce
n’est point celle qui n’est fondée que sur des hypothèses,
celle-là peut être à la fois sublime et vaine ; mais une
sagesse plus sûre, c’est le moyen raisonné de passer ses
jours en recevant et en produisant le plus de bien possible.
Sans doute cette sagesse même a peu de valeur, puisqu’elle
a pour objet l’emploi d’une vie qui elle-même a si
peu de valeur et de durée. Mais enfin l’existence est tout,
quelque peu qu’elle vaille ; ce n’est donc pas de cette
sagesse que l’on parle, lorsqu’on accuse de vanité la
sagesse elle-même.