Page:Sénancour - Rêverie sur la nature primitive de l’homme, tome 2.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée



ONZIÈME RÊVERIE

[61]


Avant même… | …d’entreprendre une œuvre
savante. (B. VIII, 105-127).
Que la froide vérité est difficile à l’Homme (Cf. thème,

[62]

Ibid., 128-131) ! Ce que vous cherchez,… | …de
misères en misères (Ibid., 131-142) : les produits sont
brillans ; mais les moyens sont tellement hideux que tous
s’attachent à les cacher. Dans le secret des faubourgs et
des cabanes, dans le secret des familles, dans le secret des
cœurs, là sont des maux infinis : et l’œuvre florissante
n’est qu’une poupée gigantesque pétrie de larmes et hissée
par le désespoir.
Des droits au bonheur ! Avez-vous compté les heureux
d’entre nous ? avez-vous mesuré la félicité sociale ? Des
droits primitifs ! Comme s’il étoit une justice de la nature !
Des droits convenus ! Les hommes ne sont convenus que
d’une chose, qui est que tous en imposeroient à tous, et
se tromperoient eux-mêmes 3 : ils ont laissé les passions
particulières dans la morale publique ; au lieu de réunir
les hommes, ils n’ont fait que les joindre, et au lieu de
former des cités, ils n’ont fait qu’amasser des peuples.
Des droits raisonnés, une destinée réglée ! Il y a plus
d’incertitude ici que dans les premiers hasards naturels ;
la mesure et la raison de l’homme n’ont fait qu’ajouter des
disproportions aux différences, et le désordre à
l’irréflexion. Prenons l’un … …va naître (Ibid., 211) ; car
il est bon qu’on en fasse sortir beaucoup de l’indifférence
du néant, afin d’en tuer beaucoup quand ils aimeront la
vie. Mais choisissons parmi les plus fortunés. Un caprice,|