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TROISIÈME RÊVERIE
’il est une chose,… …que rêver la vie. (Ob. LXXI,- 3-23).
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QUATRIÈME RÊVERIE
uelquefois sur le sommet des collines battues des- vents, au milieu des bouleaux épars et de la bruyère
- desséchée, avide de pensers ou d’émotions extrêmes, j’ai
- voulu entrer dans le vague des causes primitives des êtres,
- de la loi réelle des accidens du monde et de la fin des
- choses. Quelle accablante puissance dans les vicissitudes
- des formes et dans la succession des temps ! Je cherche
- des époques anciennes, des motifs extérieurs, des incidens
- libres, des renouvellemens, une fin, une tendance. Je ne
- vois rien dans ces profondeurs partout sans volonté,
- muettes, vides, et de tous côtés infinies. Étemelle nécessité !
- c’est tout ce que je sais, et c’est là que tout s’abîme.
- Et si l’homme avoit vu la nature entière, s’il avoit
- respiré dans l’Éther, s’il avoit marché sur les mondes,
- que sauroit-il ? La sensation est vraie, car il y a des rapports
- entre les accidens qui se heurtent ; mais la science
- est vaine. Quelle sera la langue commune et à qui passe
- et à ce qui est ? quelles seront les communications entre
- l’atôme et l’univers ? la science n’est point.
- L’intelligence estime les différences et calcule les
- rapports ; elle voit la qualité mais la substance est inacces-