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criminel qui se donne ouvertement pour le contempteur
des lois et l’ennemi de la Cité. Une droiture vulgaire ne

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suffit même point. Aucun | homme ne doit… … plon-
gez-le dans l’opprobre (Ibid., p. 166, n. 1, 4-21) ; qu’il
y reste. |

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Celui qui sans soumettre… …les choses sublimes
(Ibid., p. 166, n. 1, 22-26), il corrompt ce qu’il y avoit
de plus sacré.
Quand le littérateur ne se propose que d’amuser, c’est
assez qu’il évite de nuire ; mais dès qu’il prétend avoir
une influence, il doit tout soumettre à la vérité, à l’utilité
réelle, publique, durable. Cette loi, commune à tous,
devroit rapprocher celui qui veut parler à l’homme, de celui
qui veut parler au fidèle. (Cf. thème, Ibid., p. 166, n. 1,
27-34).
Triste inimitié entre la Philosophie et la Religion !
Toutes deux pourtant n’ont qu’un même principe. La
philosophie s’égara, lorsqu’après avoir renversé les superstitions
monstrueuses, elle voulut aussi s’élever contre le
sentiment religieux qui donne à l’ame plus de profondeur,
aux espérances plus de charme, aux vertus plus de courage,
à la persévérance plus de facilité <refe>Et aussi plus de moyens à l’écrivain qui cherche principalement
à intéresser.</ref>.
La religion se dégrade quand elle s’occupe de resserrer
la pensée, quand elle semble redouter le raisonnement,
quand elle fait l’aveu aussi faux que maladroit, d’une différence

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entre ses préceptes et | les conseils de la sagesse ;
elle est dangereuse aux hommes, quand cette différence
devient extrême, quand il faut n’être plus un homme pour
n’être pas un impie.
La religion chez tous les peuples, et dans son acception