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voulus bien consentir ôter de la lettre que j’avois adressée
à la Gazette, l’expression de calomnie, quelque motivée
qu’elle fût ; et l’on me promit d’insérer ma lettre,
ainsi changée et lue, moi présent.
Ces messieurs y substituèrent des expressions dont je
ne dirois rien, parce qu’on y reconnoîtroit facilement leur
manière équivoque, s’ils ne s’étoient pas permis d’y
mettre mon nom. Mais puisque la loyauté de certains
défenseurs de certains principes, m’a fait signer, par
leurs mains, quelques phrases contradictoires et niaises,
je suis obligé de produire ici la lettre toute simple qu’ils
avoient promis d’insérer, puis la lettre tronquée et adroite
qu’ils ont imprimée à la place.
Peut-être ce seroit embarrasser un peu ces messieurs,

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que de prétendre qu’il y a là un faux, et | que c’est à un
autre tribunal que celui du public à en connoître. Mais
étant ennemi de toute discussion, et n’ayant cessé de garder
le silence, que parce qu’on a excessivement abusé de
ce silence, je n’ai pas même adressé cette plainte aux
autres journaux. Je ne cherche point à exciter ces petites
guerres littéraires pour lesquelles les journaux estimables
ont de la répugnance, et ce n’est aussi qu’avec une
répugnance extrême que je me plains moi-même de la
Gazette de France que je continue à mettre de ce nombre.

Lettre remise au bureau de la Gazette de France, et
dont l’insertion fut promise
.

Messieurs,
Dans votre numéro du 10 juillet, dont je n’ai point eu
d’abord connoissance, en parlant du livre de l’Amour par