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QUATRIÈME RÊVERIE
- De la disposition et du cours de nos fluides, de l’habitude
- de nos organes, dépendent absolument les manières
- souvent opposées, dont les mêmes objets nous affectent en
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- des tems différens. Notre bonheur, notre malheur sont
- déterminés par les causes intérieures plus encore que par
- l’influence actuelle des objets étrangers. Souvent des
- impressions agréables reçues du dehors, nous ont préparé
- des années de tristesse, et des impressions présentement
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- pénibles, seront la source d’un bien-être durable. Le plus
- sûr, le plus grand, le plus vrai de nos biens est cet heureux
- équilibre de nos forces motrices, cette harmonie générale [S 1]
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- qui fait la santé parfaite. Cette harmonie con|servée [S 2],
- troublée, ou rétablie, fait nos goûts ou notre indif-
- ↑
- Que ne connoissent jamais ceux qui ont abusé des jouissances
- de l’art, et bien rarement même ceux qui en ont usé
- quoique modérément.
- ↑
- L’altération perpétuelle, qui fait de notre vie une succession
- continue de pertes et de réparations, n’est pas une interruption de
- cette harmonie ; elle en est au contraire une partie indispensable.
- La santé, la vie elle-même n’est autre chose que ce cercle de
- mutations régulières ; et la vie morale n’en est que le sentiment.
- L’épuisement ou la surabondance fait nos besoins et nos desirs ;
- ↑ C, XIIIe Rêv., p. 81-85 = l. 10-74 et notes 1-3. – 10-1. Le plus sûr, le plus vrai — 11-3. est l’heureux équilibre des forces motrices, la santé parfaite – N. 1, l. 1. mais elle n’est plus connue de ceux qui – 2. et elle l’est bien rarement de ceux – modérément. – 13-5. Cette harmonie qu’il est presque impossible de conserver dans la dépendance, cette harmonie maintenue, troublée – fait notre indifférence ou nos goûts,