- convient mieux à l’habitude des rêveries profondes et des
220
- pensers amers.
- Douce et mélancolique automne ! saison chérie des
- cœurs sensibles et des cœurs infortunés, tu conserves, tu
- adoucis le sentiment triste et précieux et de nos pertes et
- de nos douleurs ; tu nous fais reposer dans le mal même,
- pensers amers.
225
- en nous apprenant à souffrir facilement, sans résistance
- comme sans amertume. Tes ombres, tes vapeurs, tes
- feux qui s’éteignent, et ce revêtement antique que tu
- commences à dépouiller ; tout ton aspect délicieux et
- funèbre attache nos cœurs aux souvenirs des tems écoulés,
230
- aux regrets des impressions aimantes. Émus, attristés,
- navrés, nous t’aimons, nous te bénissons, car tu nous
- ramènes au charme aimable des illusions perdues, tu
- reposes à demi le voile consolateur sur nos yeux fatigués
- d’une imprudente lumière. Douce automne, tu es la saison
235
- chérie des cœurs sensibles et des cœurs infortunés !
- Tes jours plus courts et ton soleil plus tardif, semblent
- abréger nos maux en abrégeant nos heures. À travers tes
- chérie des cœurs sensibles et des cœurs infortunés !
[67]
- brouillards, portés sur les prairies, l’aurore elle-même |
- suspend sa lumière douteuse. Le voile vaporeux laisse au
240
- matin le silence de la nuit et la paix des ténèbres, et nous
- nous éveillons libres du poids des heures écoulées, et
- incertains même s’il faut déjà vivre ou si nous reposons
* Reste épuisé de la splendeur des beaux jours, dernier effort de vie mêlé d’une sorte de langueur et qui bientôt va s’éteindre sous les frimas ténébreux, mélancolique Automne ! saison plus chère à notre âme infinie et malheureuse, tu conserves – 223. sentiment cher à-la-fois et triste de – 224. et de nos besoins, et de nos songes, tu nous fais ainsi reposer dans nos douleurs mêmes – 225. nous invitant à – 225-6. résistance inutile, et sans amertume, comme sans espoir. Ces.., ces.., ces – 227. s’éteignent, ce vêtement – 228. tout cet aspect doux et – 229-36. à la mémoire des temps écoulés, et aux regrets déjà vieillis des impressions aimantes. Ces jours – 236. courts, ce soleil – 237. ces brouillards – 238-9. l’aurore suspend sa lumière ; le – 240. ténèbres nous –
- ↑ A. – 223. précieux de 225. résistance et comme