Cette page n’a pas encore été corrigée
15
- Pourquoi les effets premiers et moyens de ces deux progressions
- influent davantage sur nous que les effets extrêmes.
[316]
- Des impressions ineffables du printemps. Des cœurs | trop
- sensibles qu’il consume, et des cœurs flétris qu’il ne peut plus faire
- jouir.
20
- De l’automne, de ses jours abrégés, de son ciel calmé, de sa
- paix mélancolique. Comme elle convient à l’homme simple, à
- l’homme sage, à l’homme sensible et détrompé, aux cœurs vieillis
- avant le tems.
- L’hiver attache aux arts par le prétexte des besoins ; mais le
25
- facile été inspire le regret de la simplicité naturelle. Pouvoir de
- ces regrets ; pouvoir de ceux que réveilloient les accens du R. des
- V. dans le cœur des montagnards.
- Des impressions faciles et profondes que tout produit sur
- l’homme sensible. De la vraie sensibilité, de ses perpétuelles
30
- agitations, de ses foiblesses et de sa dépendance. Dans quels hommes
- elle conduit à l’ennui de la vie.
- Du malheur de l’homme à la fois sensible et détrompé. De
- l’opposition pénible qui règne en lui. De ses besoins sans objet.
- Comment l’inanimé même nourrit ses douleurs et l’entretient de
35
- ses regrets.
[317]
SOMMAIRE
DE LA QUATRIÈME RÊVERIE
- Nos affections sont déterminées plus encore par les dispositions
- particulières de nos organes que par l’impression actuellement
5
- reçue du dehors. Le plus vrai de nos biens est cette harmonie
- générale de tout notre être, qui fait la santé parfaite. La vie n’est
- qu’une sorte d’oscillation qui nous fait passer et repasser en
- quelque sorte ce point harmonique en deux sens différens. Cette
- oscillation retenue dans ses bornes est la santé, le bien-être ;
10
- lorsqu’elle nous emporte trop loin, c’est la douleur, les maladies, la
- destruction. Le sentiment de cette harmonie nous donne ces
- momens délicieux et inexprimables, où, dans quelque situation
- extérieure que nous nous trouvions, nous ne pouvons éprouver
- que des sentimens heureux, et rencontrer que des occasions de
15
- jouissances ; ces momens de paix et d’énergie, où, libre et indif-