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- n’étendrez jamais que vos desirs et vos misères. Vous
- pourrez épuiser la terre qui vous porte, mais le foyer
- dévastateur sera dans vos cœurs, il vous consumera les
- premiers.
- Sans doute il est pour l’espèce comme pour l’individu
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- une vieillesse inévitable ; mais pourquoi l’avancer par une
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- impulsion factice au | lieu de la retarder par un régime
- de modération et de sobriété. La véritable enfance est
- une vie incomplète, qui s’essaye, et est encore informe ;
- elle jouit de l’accroissement de ses forces dans l’espoir de
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- leur maturité ; mais l’enfance de la décrépitude est un état
- misérable, une vie épuisée, stérilisée pour l’espoir même,
- une vie annullée, toujours vaine et souvent ridicule. On
- vous dit que tout sera perfectionné, et moi je vous dis
- que tout sera suranné, et que tout sera avili. On vous dit
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- que l’espèce ne vieillit point, on vous dit encore qu’il
- n’en est pas des corps politiques comme des individus ;
- on vous abuse : tout est analogie dans la nature ; mais
- l’on ne veut voir qu’un jour de l’histoire des générations ;
- l’on apprend trop, l’on ne perçoit plus rien une
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- perdant | l’univers social. On admire [S 3] ; mais le penseur
- ↑
- Siècle privilégié et à jamais mémorable ; siècle rapidement
- avancé dont les constitutions s’écrivent en vaudevilles, dont les
- enfans savent persiffler la morale, dont les philosophes versifient
- dans les maisons de bals, dont les chevaux dansent la Gavotte.
- ↑
- Les stimulans de la Torride peuvent avoir contribué à
- nous vieillir. Leurs feux agissent moins dans l’Inde, parce qu’on
- y est moins actif ; mais l’inquiétude européenne, excitée par leur
- fermentation, produit ces hommes remuans et agités dont le
- reste du globe voit la folie avec un étonnement toujours
- nouveau.
- ↑
- Voudrois-je donc que l’on rétrogradât vers ces ténèbres de
- superstition et de servitude, dont la terre est encore si générale-