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- rent, de prétendre sonder | leur nature invisible : avouons
- que la vérité n’est pas plus dans les choses que nous
- J’adjure tout homme d’un sens droit d’avouer que ce passage
- de la non-existence à l’existence détruit les considérations qu’il
- vouloit faire valoir en faveur de l’immortalité ; d’avouer que cette
- série de sensations n’est pas plus surprenante lorsqu’elle cesse
- que lorsqu’elle commence ; d’avouer que, par cela seul qu’il
- n’existoit pas, il reçoit dans les momens d’impartialité la conviction
- qu’il n’existera plus.
- Comment veut-on que l’être qui se sent exister, sente en
- même tems qu’il n’existera pas ? a-t-il quelque notion de la non-
- existence ? Dès-lors qu’il se replie sur lui-même, il doit se sentir
- existant toujours. L’avenir conçu dans le présent, ne peut être que
- la prolongation supposée de la sensation présente ; puisqu’il se
- sent exister maintenant, il doit se sentir exister dans le tems sans
- bornes. Le raisonnement seul l’avertit que, comme la série de ses
- sensations successives a un terme dans le passé, elle en pourra
- avoir un dans l’avenir. Une fois ce point obtenu, cent preuves,
- tirées de conceptions plus étendues, l’avertissent que nécessairement
- il en doit être ainsi.
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- commence, et que, par – 35-7. n’existoit pas, il est convaincu dans les momens d’impartialité, qu’un jour il n’existera plus. *Nous avons, dit-on, une sorte de pressentiment de l’immortalité, et nous trouvons autant de difficulté à concevoir que de répugnance à imaginer que la mort doive finir tout notre être. Cette objection est sans force. Comment l’être – 37. exister, sentiroit-il en – 39. Dès lors qu’il s’observe lui-même – 40. conçu présentement ne peut – 41-7. présente ou connue. Le raisonnement peut seul m’avertir que la série de ces sensations successives ayant commencé avec la partie visible de mon être, finit avec elle, et que comme elle a un terme dans le passé, elle eu a un dans l’avenir. *Young a dit, et les hommes de bien disent avec lui : Si l’immortalité n’est qu’une erreur, cette erreur m’est chère. En effet, quel homme, s’il n’est méprisable, n’abandonneroit dans l’instant tout ce que la terre peut promettre, pour entrer en possession de cette vie infinie, fût-elle même laborieuse et imparfaite ? Et quel homme, s’il n’est insensé, oseroit mettre en balance tous les objets de nos passions présentes avec des béatitudes sans terme ? Un enfant sentiroit la différence entre l’empire de la terre et une félicité immortelle. Mais ne sont-ce pas aussi les enfans qui croient une chose certaine uniquement parce qu’ils la désirent ? Ne seroit-ce pas aussi l’imposture seule qui pourroit dire : Cela est faux, mais n’en parlez pas, car il convient qu’on le croie ? – 469-77. des choses : et avouons l’impossibilité où nous sommes de connoître la pensée par la pensée. Toute notion résulte de la comparaison ; le principe de l’intelligence étant unique, est nécessairement inconnu. Un être borné discerne