Cette page n’a pas encore été corrigée
- s’agrandit, les organes se fortifient, l’enfant devient homme ;
235
- quand elle s’affoiblit, s’épuise momentanément, l’homme
- repose. Pendant le sommeil les deux principes agissent,
- mais en quelque sorte à part, et d’une manière isolée ; ce
- n’est que leur action mutuelle qui est presque suspendue :
- dans le sommeil l’homme sent et rêve, son sang circule
240
- et ses alimens se résolvent en chyle ; mais ses organes
- n’apportent guères de nouvelles sensations à son esprit,
[215]
- et son esprit s’exprime rarement [S 1] par ses organes. | Les
- opérations des deux principes sont affoiblies en lui,
- principalement parce que leur action mutuelle est suspendue.
245
- Si quelqu’accident vient déranger cette action mutuelle,
- elle devient irréguîière et désordonnée ; sa pensée s’altère,
- il est imbécille ou fou ; ou bien ses organes se perdent, il
- est aveugle ou sourd. Si tous s’usent et s’oblitèrent, cet
- état d’entraves et de foiblesse énerve aussi son esprit, et
250
- la vieillesse revient à l’enfance ; ou plutôt l’esprit épuisé
- du vieillard n’est pas plus l’esprit informe de l’enfant,
- qu’un corps ossifié par le travail de la vie, n’est le corps
- préparé à se fortifier par elle. Lorsque la balance entre les
- deux principes est inégale, l’homme est nerveux, mais
255
- borné ; ou foible et plein de génie. Si la balance est
- disposée dans une heureuse harmonie, voilà le mortel
- parfaitement constitué pour être heureux lui-même, et faire
- le bonheur des hommes qu’il doit éclairer et protéger.
- La constitution intérieure de l’homme le conduit à sa
260
- dissolution ; les objets extérieurs la hâtent sans cesse et la
- précipitent souvent. Son organisation s’altère tous les
- jours, et elle cesse pour jamais, quand les rapports établis
- ↑
- Je dis guères et rarement, car l’un et l’autre arrivent encore,
- comme il est facile de le reconnoître dans celui qui parle en
- dormant, et qui quelquefois répond à ce qu’on lui dit, si les sons
- dont on frappe son oreille se rencontrent avec les impressions
- de son idée qu’exprimoient ses paroles confuses et mal articulées.