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- Les meilleures lois sont impuissantes si leur ouvrage
- n’est affermi par les mœurs ; c’est elles qui font un peuple
- ce qu’il doit être. C’est l’opinion qu’elles déterminent
- et les habitudes intérieures liées aux mœurs publiques,
- qui rendent les lois plus tolérables si elles sont austères
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- ou erronées, plus douces encore si elles sont heureuses.
- Le lien de l’habitude fait qu’un seul est nécessaire à
- beaucoup et beaucoup nécessaires à lui. Il produit ce
- sentiment profond [S 1] qui reporte délicieusement notre idée vers
les lieux qui nous ont vu naître, et, nous rendant
- toujours étrangers [S 2] au milieu de ce que n’ont point connu
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- nos premiers ans, nous | rappelle sans cesse par des regrets
- ineffaçables et nous ramène pour finir où nous avons
- commencé.
- ↑
- Sans ces motifs naturels, sans ce besoin de préférer sa patrie,
- le patriotisme n’est qu’un vain mot qui sert à pallier les vues
- particulières, ou un effort de vertu raisonnée que l’on ne peut
- attendre que de très-peu d’hommes. S’il importe que le patriotisme
- soit commun à tous les citoyens, il ne faut pas l’imposer
- comme un devoir, il faut en inspirer le sentiment irrésistible.
- ↑
- On peut préférer soi et les siens aux autres hommes sans
- haïr ceux-ci, ou même sans ne les aimer pas. Si l’amour de la
- patrie mène à l’aversion pour les autres peuples, c’est que les
- nations sont toujours opposées d’intérêts ; c’est que notre patrie,
- insensée et corrompue, a le desir et croit avoir le besoin de leur
- ruine ; c’est encore qu’en prétendant aimer notre patrie, nous ne
- voulons point le bonheur de nos concitoyens, mais nos avantages
- personnels que nous avons à la fois l’adresse et la simplicité
- d’attendre de la puissance, de la gloire, ou de l’agrandissement
- de notre patrie.
- ↑
- C, XIX{(e}} Rêv., p. 117 = l. 105-123. – 105. lorsque leur – 106. n’est
- point affermi – 106-8. mœurs. L’opinion que les mœurs déterminent, les habitudes – 108-9. publiques, rendent – 109-10. sont erronées, ou plus douces – 110-1. heureuses. C’est par les mœurs qu’un peuple est ce qu’il doit être. Le lien de – 112-9. et que beaucoup lui sont nécessaires ; il produit ce sentiment fécond qui retenant notre pensée dans les lieux où nous avons entrepris la vie, nous y prépare des affec-