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- Si les effets des spiritueux et des fermentés n’étoient
- point passagers et destructifs, il n’est pas un homme
- vraiment détrompé [S 1], il n’est pas un sage qui ne les
- préférât à la plus sublime indifférence de la philosophie.
- Mais le bonheur ne consiste point dans des instans isolés
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- d’énergie, de volupté ou d’oubli. Le bonheur est une
- succession presque continue, et durable comme nos jours,
- de cet heureux concours de paix et d’activité, de cette
- harmonie douce et austère [S 2] qui est la vie du sage.
- Toute joie vive est instantanée, et dès-lors funeste ou
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- du moins inutile ; le seul bonheur | réel c’est de vivre sans
- souffrir [S 3], ou, plus exactement encore, être heureux, c’est
- vivre : tout mal est étranger à la plénitude de la vie, et
- toute souffrance a pour principe des causes de destruction.
- La douleur est contraire à l’existence ; quiconque
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- souffre ne vit pas pleinement et entièrement ; sa vie est
- menacée et comme suspendue.
- fiant la sensation présente, en effaçant celles de prévoyance et de
- réminiscence ; elle rend un moment heureux en faisant vivre dans
- le moment qui s’écoule.
- ↑
- Ce n’est pas à la foule des lecteurs, ce n’est pas non plus à
- celle des philosophes que j’en appelle ici.
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- Res severa est verum gaudium, a si bien dit Sénèque.
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- L’homme primitif étoit heureux par l’unité des sensations ; il
- modérée, c’est-à-dire bornée aux émotions vives et déjà troublées, mais sans désordre involontaire, le premier degré de l’ivresse nous ramène à l’état naturel en – 3-5. et en effaçant les traces de souvenir et de prévoyance ; elle fait retrouver un moment de vie actuelle, et par conséquent un moment de bonheur.
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- C, XIIe Rêv., p. 71-78 = Note 2 ; l. 69-100 avec les notes 3 et 4 : note 5 ; l. 101-202 et notes 9 et 10. – Note 2, l. 1, des raisonneurs – pas même à – 2 et l. 65-8. ici : mais j’ose avancer qu’à ne considérer seulement que la sensation et le résultat personnel, si l’effet des fermentés n’étoit point passager et destructeur, la raison préféreroit l’oubli qu’ils procurent aux consolations de la philosophie. – 70. d’énergie ou de mollesse. Le bonheur – 71-2. continue de cet – 73. et sévère – 73-4 et n. 3. sage. Res., a dit Sénèque. *Toute – 74. vive n’est que momentanée, et dès lors elle est funeste – 75. bonheur, c’est – 79-80. l’existence. Une partie de son être échappe déjà à celui qui souffre, sa vie – 81 et n. 4. suspendue.