cette liberté, idole des anciens peuples. L’histoire des temps modernes ne m’inspirait que du dégoût : elle me présentait des usurpateurs barbares, des superstitions cruelles et stupides, au lieu des charmantes allégories de l’antiquité ; enfin des noms dissonans hérissés de consonnes, au lieu des noms harmonieux des héros Grecs et Romains. Les idées de liberté et de grandeur d’ame attachées en quelque sorte au peuple de la Grèce et de Rome, en me faisant contracter du mépris pour nos gouvernemens, éteignirent en moi jusqu’au germe de l’ambition ; il m’aurait fallu, pour lui donner l’essor, être transporté dans le Forum. Quand je voyais les courtisans se presser à la toilette de madame de Pompadour et assiéger la porte, de quelques ministres ; quand je songeais que ceux qui s’élevaient
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