mais à la nature humaine, et la faculté du divorce peut seule les rendre supportables. Quel homme, en y réfléchissant, pouvait se décider à s’unir pour la vie entière, comme l’on faisait en France, d’après les seules convenances de la naissance et de la fortune ? Comment pouvait-on se résoudre à éprouver toute sa vie l’humeur, la contradiction, les caprices d’une femme, à lui confier son honneur, puisque tel était le préjugé, à mettre son amour propre en commun avec un être qui peut le faire souffrir sans cesse ; à se priver enfin à jamais de la faculté de choisir un objet propre à faire notre bonheur ? L’assemblage de tant de dangers et d’inconvéniens m’a empêché jusqu’ici de me marier, et voici l’idée que je me suis faite depuis long-temps de ce lien que je redoutais. Le mariage,
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