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vous être remis, s’il périssait dans cette campagne. Il a toujours été, depuis qu’il nous a joints, en proie d’une profonde tristesse, dont il m’a fait connaître la cause sans entrer dans de grands détails ; mais il m’en a dit assez pour que je sois sûr qu’il existe en ce moment une personne bien malheureuse. N’ayant pas la force de vous faire un récit déchirant, j’ai fait transcrire un article de l’une des infâmes gazettes qui circulent en France ; il vous apprendra ce que ma main répugne à tracer. J’imagine que votre malheureux ami vous charge de quelque commission, peut-être bien pénible à remplir ; mais qui connaît mieux que vous, monsieur le Comte, les devoirs de l’amitié, et quel homme a plus que vous de courage et de sensibilité ? Notre ami se plaisait souvent à s’entretenir avec moi des obligations qu’il vous