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point de larmes pour les grandes douleurs. J’ai souvent remarqué dans les sociétés de Paris, de jeunes femmes entourées chez elles de semillans adorateurs qui cherchaient à plaire et obtenaient quelques marques de bienveillance, qu’ils regardaient comme des faveurs, ce n’était pas parmi eux que je cherchais l’amant heureux ; je voyais entrer un homme qu’on saluait d’un sourire, qui ne s’empressait pas de parler, qui était pensif ou distrait ; voilà, disais-je, l’amant fortuné, et je me trompais rarement. J’ai entendu souvent raisonner de politique, d’administration devant un ministre consommé dans les affaires, à peine écoutait-il, il ne se donnait pas la peine de parler, il aurait eu trop à dire, et celui qui possède à fond un objet, n’en parle qu’avec un certain dégoût, enfin il n’est pas stimulé par la vanité ; car