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contrariée de vous quitter ; mais si je leur reproche d’abuser de leur autorité, je vous reproche, ma chère amie, de multiplier et d’exagérer vos devoirs : c’est un goût qui n’est pas commun, j’en respecte les principes et cela ne m’empêchera pas d’en combattre les effets, parce que votre repos y est intéressé. Vous avez perdu un mari qui vous était indifférent, et dont plusieurs fois vous avez eu à vous plaindre ; une autre que vous, ma chère amie, se contenterait de montrer un visage triste, et de porter un deuil extérieur, se bornerait enfin aux bienséances ; mais vous avez vu des veuves très-affligées, parce qu’elles avaient perdu un époux chéri, et comme vous avez lu dans votre catéchisme qu’une femme devait aimer son mari, vous vous efforcez sans hypocrisie d’avoir du chagrin, vous vous