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que toutes les nièces et neveux accourent auprès de lui, et les amitiés les plus tendres ne sont rien à leurs yeux, comparées aux sentimens qui leur sont dûs. Je vous avoue, ma chère Victorine, au hasard de vous déplaire, qu’autant je suis empressée de rendre des devoirs à mes parens dans les circonstances qui en valent la peine, autant je suis révoltée de l’exigence de la plupart. Je n’oublierai jamais que mon oncle ayant été l’an passé un peu enrhumé, il me fut défendu d’aller à un bal charmant où vous étiez ; ma mère en était aussi fâchée que moi ; elle n’a pas cette façon de penser, et souvent je l’ai vu souffrir et cacher des maux assez graves, dans la crainte de porter obstacle aux plaisirs de sa fille.

Je me laisse aller à l’humeur contre les parens, parce que j’ai été bien