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Marquis, et ils se livrent à la joie de le voir heureux et à l’agréable idée de vivre avec lui. Pour moi je vous avoue que j’ai craint quelquefois de n’avoir pas l’air aussi satisfaite, et alors je faisais effort pour me monter à leur ton ; la crainte d’un refus, et les commentaires, qui en seront la suite affectaient mon esprit. Mon mari est entré à la fin de la conversation, on lui a fait part du sujet que l’on traitait, et la satisfaction qu’il a montrée est une preuve que nos conjectures sont fondées ; car il n’aime pas assez le Marquis pour être sensible à ce qui lui arrive d’heureux. C’est demain, pas plus tard, que mon oncle parlera à la Duchesse, et dans trois ou quatre jours nous saurons la décision du Marquis ; les craintes que vous avez de son refus me troublent ; mais en y réfléchissant elles se dissipent un peu ; les