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quelque jour dans ses biens ; ces considérations m’ont fait naître l’idée d’engager ma petite-fille à lui donner sa main. Ici ma mère a levé les yeux au ciel, avec l’expression d’une extrême satisfaction, et je n’ai point paru moins contente. Si mon Émilie, était libre, a-t-elle dit, j’aurais pour elle la même idée. Eh bien ! a répondu le Comte, je suis enchanté d’avoir votre approbation, mettons les choses au pis, et supposons que le Marquis sera à jamais privé des biens qu’il possède en France ; ma petite-fille jouit aujourd’hui de vingt mille florins de rente, et après notre mort elle en aura autant au moins ; ce revenu n’est-il pas suffisant ? Je ne demanderai au Marquis que de prendre le nom d’Ermenstein, je crois que cette condition n’aura rien pour lui de désagréable, sur-tout dans un temps