Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

généreux effort sur vous-même ; son amie est inquiète de son état et moi qui ai plus d’expérience, j’en suis effrayée. Ah ! croyez-moi, c’est un malheur pour vous de l’aimer ; c’en serait un plus grand pour tous deux si elle vous aimait. Elle était si calme, si heureuse avant de vous connaître ! ne lui rendez pas odieuse la vie qu’elle vous doit. J’oserai vous dire que les obligations qu’elle vous a, doivent vous rendre encore plus circonspect. Une ardeur indiscrette de votre part semblerait être l’effet de la présomption que vous donnent vos services ; tout vous engage donc à respecter le repos d’une femme sage par habitude, vertueuse par principe, dont l’ame est si pure, le cœur si sensible, d’une femme admirée et chérie de tous ceux qui la connaissent, menant, au sein d’une famille honorable,