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fasse faire trop de progrès dans son cœur. Je parle à une femme d’esprit, à une femme sensible et honnête, je n’en dirai donc pas davantage, et je suis persuadée qu’elle pense comme moi, qu’il serait à désirer que le Marquis s’éloignât pour quelque temps.

J’ai commencé ma lettre en disant que des circonstances particulières me déterminaient âme hâter de vous consulter, les voici, madame la Duchesse, et vous jugerez de leur importance. Hier nous avons eu à dîner la vieille comtesse de Lindorf, dont les aventures galantes ne vous sont pas tout à fait inconnues ; c’est une femme qui, par l’ascendant de l’esprit, par de bonnes œuvres multipliées, et par la considération que donne une grande naissance et la richesse, a su faire oublier sa conduite passée. La comtesse de Loewenstein s’est mise après