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donnez-moi son nom, la date de son arrivée, j’écrirai, je ferai agir et je crois pouvoir vous répondre de sa vie. J’embrassai la femme qui était près de moi, et je la couvris de mes larmes, en la suppliant de soutenir les favorables dispositions de son amant, et je tirai de mon doigt une autre bague que je la priai d’accepter. Ils firent difficulté de la prendre, enfin ils cédèrent en disant qu’elle serait employée à la libération du Vicomte. J’abrège mon récit qui n’a plus rien d’intéressant. Je fus obligée de quitter la France, déguisée ainsi que ma femme de chambre, et par les soins de mon libérateur, qui me procura des passe-ports sous un autre nom, j’arrivai à Bâle, d’où je me rendis à Francfort et ensuite à Mayence. Les Français s’approchèrent de cette dernière ville et me forcèrent à m’éloigner