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écus, et pour vingt-mille livres de lettres de change, qui furent partagés entre son amant, et les agens qu’il avait employés. Tout se passa comme elle me l’avait annoncé, et je fus mise en liberté. Elle se trouva dans la salle lors de mon jugement et m’engagea à me rendre chez elle, lorsqu’il eut été prononcé. Ce n’était pas le moment d’écouter les sentimens que cette femme aurait, dans toute autre circonstance, excités en moi ; je lui devais la vie et ne songeai qu’à ma reconnoissance, et au besoin que j’avais encore d’elle pour me diriger. Peu de temps après mon arrivée chez elle, son amant entra ; c’était un homme de trente ans, d’une figure animée et spirituelle, il s’empressa de m’exprimer sa satisfaction de m’avoir servie, et remarquant que j’étais surprise de voir un homme qui