Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un soufflet à la femme d’un Président de Département, voilà mon crime, et je dois sortir demain. Quelques soient mes sentimens, mon cœur n’est point insensible, votre figure m’intéresse, et je crois que vous méritez un sort plus heureux que celui dont vous êtes menacée ; je puis vous sauver la vie, comme vous la faire perdre… À ces mots je parus interdite ; n’ayez point avec moi de crainte ni de réserve, et soyez persuadée que c’est un bonheur pour vous de m’avoir rencontrée ; c’est à vous de savoir en profiter. Je sortirai demain, et je mettrai en mouvement les Meneurs de cette ville pour vous sauver. Il faudra les récompenser, et je suppose que par vous ou par vos amis, vous en trouverez les moyens ; quant à moi je m’en rapporte à votre générosité.