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l’avenir, et les complimens qu’on me prodiguait, étaient trop clairement dictés par un vil intérêt pour me faire la plus légère ilusion. Je balançais sur le parti que j’avais à prendre, quelquefois je faisais le projet de voyager, d’autres fois, je songeais à acheter une belle terre au bout du royaume, et à m’y faire une sorte d’empire par mes bienfaits envers mes vassaux, et par des établissemens favorables à l’humanité ; enfin le souvenir du Chevalier venait se mêler à tous mes projets ; il ne devait pas rester toujours dans l’Inde, et combien je trouvais de prix à mes biens, lorsque je pensais qu’ils pouvaient contribuer à son bonheur. Au milieu de ces incertitudes, je tombai malade de la petite vérole, et l’on désespéra quelques jours de ma vie. Le soin de ma figure occupa peu les religieuses,