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d’amis : je connaissais trop leur valeur pour me laisser entraîner par l’illusion. Je reçus de tous côtés des lettres de condoléance sur la mort de mon père, toutes les personnes qui m’écrivaient s’empressaient de m’assurer que la calomnie n’avait eu aucune prise sur elles, et qu’elles avaient été sensiblement affectées de mes malheurs : cinquante mille livres de rente, et un mobilier immense étaient devenus des brevets d’une incontestable innocence. Un mois ne se passa pas sans que je reçusse des propositions de mariage de la part de personnes du rang le plus distingué, qui avaient, disaient-elles toujours, été persuadées de la pureté de ma conduite, et vu avec indignation l’ascendant de la calomnie. Je sentais trop le prix de ma liberté pour donner à personne le droit d’y attenter à