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mis auprès de lui une garde, et envoyé chercher un médecin, qui m’a dit en sortant, que le malheureux père n’avait que peu de jours à vivre ; cette fâcheuse idée a empoisonné toute la satisfaction dont j’avais joui. Quel eût été mon bonheur si j’avais pu le rendre à la vie ! J’ai fait part à ma cousine de ces tristes détails, elle m’a donné, madame la Comtesse, le conseil de m’adresser à vous, pour vous demander vos bons offices pour la jeune demoiselle ; elle pense, ainsi que moi, que vous trouverez du plaisir à la protéger et à la secourir, et que parmi vos amies, et vos connaissances, il peut se rencontrer quelque personne qui veuille bien en prendre soin. Enfin le père m’a laissé même le maître de la faire entrer comme femme de chambre, en changeant de nom.