ne sait mieux que moi, ai-je dit, cette aventure de roman ; mais il y manque le fond, qui est un beau sentiment ; et c’est dommage, car le cadre est parfait. Le Marquis est mon cousin, et le hasard m’ayant conduite pour mon petit commerce à Lœwenstein, chez ses généreux hôtes, il m’a entretenue de toutes leurs bontés, et il ne tarit point dans les effusions de sa reconnaissance ; mais elle porte autant, je vous assure, sur la mère que sur la fille, et tout autant sur le Commandeur. Il aurait été surprenant qu’on n’eût pas arrangé un roman sur cet événement, il n’y en a pas qui y prête davantage. Si monsieur le Comte est porté à être jaloux, il peut aisément prendre les expressions d’un homme pénétré de reconnaissance et ses empressemens, pour des témoignages d’un sentiment plus tendre ; je
Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/81
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.