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L’essentiel, est qu’il sache se contenir devant vos parens, afin de ne pas troubler la paix de votre ménage. Je ne suis pas en peine de sa conduite avec vous ; il vous respecte trop pour vous rien dire qui vous embarrasse, et il a tant d’intérêt à se conserver dans une société qui est pour lui d’un grand prix. Il faut donc que le malheureux aime dans le silence, et souffre sans se plaindre : c’est un triste sort ; mais est-ce que dans certaines circonstances, on n’est pas assez fort pour combattre des impressions dont on sent le danger, et l’amour n’est-il pas comme la colère, dont on peut se rendre maître, si l’on appaise ses premiers mouvemens. Mais je n’ai pas le sens commun, le Marquis retenu chez vous par sa maladie, et soigné par vous, ne pouvait se dérober au danger ; et l’amour aura pris chez lui,