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accourt du faubourg St. Antoine et exige du malheureux monarque, qu’il donne lui-même l’ordre à ses serviteurs de remettre leurs armes : ils obéissent en frémissant, et on les fait passer devant les satellites de la nation, qui les fouillent avec autant d’insolence que de brutalité, et plusieurs joignent des coups aux injures. Un maréchal de France, de quatre-vingts ans, un premier gentilhomme de la chambre sont renversés et meurtris de coups de crosses de fusil. Que pouvait-on espérer après cette fatale et honteuse journée, et quels moyens restait-il pour servir un Roi captif, dont les factieux dirigeaient tous les mouvemens et dictaient les réponses, un monarque qui était devenu entre leurs mains l’instrument de leurs attentats, et de sa perte ? Les princes avaient fui, par ordre même du Roi, hors du