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qui ait pu sérieusement l’alarmer ; ainsi je réponds que sa colère est un petit orage qui se calmera. Il doutait toujours, entrait de moment en moment dans un désespoir effrayant. Que vous dirai-je, Mademoiselle, j’ai pris sur moi de lui promettre que j’obtiendrais sa grâce signée de la Comtesse. Il ne pouvait croire qu’elle daignât y consentir ; mais enfin il s’est mis à genoux, pour me jurer que si j’obtenais une telle faveur, jamais elle n’aurait rien à lui reprocher. Je l’ai laissé dans un état assez tranquille, en lui promettant qu’il aurait demain la lettre que je lui faisais espérer, et je lui ai dit d’écrire deux mots à la Comtesse, dont je me chargeai. J’ai profité du temps qu’il a passé à écrire pour parler à Bertrand, lui recommander de ne point le quitter, et de lui dire, s’il demandait ce qu’il