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oncle, il a insisté et a donné les ordres au cocher. Pendant la route, il m’a répété plusieurs fois : il sera bien-empêtré en nous voyant arriver à l’heure du dîner ; ne serez-vous pas bien aise de le voir dans son hermitage ? Il a su fort bien arranger son petit appartement ; pour un homme galant comme lui, c’est bien le cas de tuer le faucon, pour bien traiter une aussi belle dame. Vous vous souvenez bien de cette histoire, n’est-ce pas ? je ne sais plus où j’ai lû cela, mais enfin c’est un cavalier fort pauvre, qui, n’ayant rien à donner pour dîner à la dame de ses pensées… — Ah je sais, je sais mon oncle. Vous pouvez imaginer tout ce qui s’est passé dans mon esprit pendant la route. Je le répète encore, je le dirai mille fois, il y a dans le monde des fatalités, et je crois que si tous les gens qui ont commis