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porter le dîner dans la forêt, auprès de cette charmante fontaine que vous connaissez, et où vous êtes venue plusieurs fois. Les ordres ont été donnés à la cuisine de tout préparer, et deux heures après toute la famille a monté en voiture, et mon oncle a voulu que je vinsse avec lui dans la calèche. Au moment de partir, il a dit : mais si le Marquis venait pour dîner, il y a long-temps qu’on ne l’a vu. Eh bien ! a dit ma mère, il pourrait prendre ici un cheval ou un cabriolet et nous venir joindre. — Il y a quelque chose de mieux à faire, allons dîner chez lui. Nous lui donnerons un grand embarras, a dit ma mère. — Tant mieux, cela nous amusera un petit moment, et il ne durera pas long-temps, puisque nous avons notre dîner. On a fait quelques objections ; mais vous connaissez mon