Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

libérateur, malgré quelques chagrins qu’il nous cause et nous causera peut-être encore ; je débuterai par l’embrasser en présence de tout ce qui le trouvera chez lui, et de ma mère si elle y était ; vous pouvez dès aujourd’hui le prévenir de cette faveur, afin qu’elle ne lui cause pas de trop vives émotions. Aujourd’hui qu’il est à jamais le quatrième dans mon cœur, qu’il est le sauveur de ma Victorine, quels droits n’a-t-il pas sur moi ? J’espère beaucoup de ma visite, ma tendre amie, pour votre tranquillité. Votre cœur sera moins agité, quand il pourra s’épancher dans le sein de l’amitié. Les pleurs, les cris soulagent la douleur ; c’est autant d’issues que la nature semble lui avoir préparées pour diminuer de sa violence, pourquoi les plus grandes douleurs sont-elles muettes et laissent-elles les yeux